MES-BELLES-PHOTOS

MES-BELLES-PHOTOS

Le Phare de Cordouan

Le Phare de Cordouan est le seul phare de Gironde en pleine
mer. Les autres phares sont répartis sur la cote et sont plus ou moins
bien connus. Ainsi, si ceux d'Arcachon ou du Verdon sont souvent ouverts
au public, d'autres tels que celui du lac d'Hourtin positionné à
proximité d'un terrain militaire est totalement méconnu. Il faut dire il
est fermé à toute visite.
















Phare à marée bassePhare à marée basse
Phare de Cordouan
Localisation:
Listes POI: Aquitaine
Ref. POI:
Construction: 1611

Mots clés : Gironde Phares



Le phare de Cordouan est une tour blanche haute de 68 mètres, en pierre
blanche de Saintonge, d'un diamètre à la base de 16 mètres, placée à 7
km en mer sur un plateau rocheux, à égale distance des côtes de la
Charente-Maritime et de la Gironde.


Histoire du Phare de Cordouan


1360, le début de l'histoire de Cordouan


Tour de Louis de Foix 
Agrandir
Tour de Louis de Foix

L'histoire du phare de Cordouan reste bien mystérieuse, et son nom
même demeure encore une énigme. La tradition rapporte que ce nom lui fut
donné parce que les négociants d'Espagne qui venaient charger des vins à
Bordeaux,
en particulier ceux de la ville de Cordoue, demandèrent puis obtinrent
qu'une tour soit construite à l'entrée de l'embouchure de la Gironde. Un
phare primitif fut ainsi bâti vers 1360 sur les ordres du célèbre prince Noir (Edouard prince de Galles), chef de l'armée anglaise qui occupait alors la Guyenne.
L’îlot de Cordouan est mentionné sous le nom de « Cordam » sur diverses cartes en 1313, 1436 et 1550.

De forme polygonale, il s'élevait à 16 mètres au-dessus du sol et
était terminé par une plate-forme sur laquelle on allumait un feu de
bois. Un ermite était chargé d'entretenir le feu, et il percevait pour
sa peine un droit pour chaque navire qui entrait dans le fleuve.

En 1545 que la phare est mentionné pour la première fois dans un
écrit, la Cosmographie de Jehan Allonfonsce et Paulin Secalart. En 1570,
dans La vraye et entière description du royaume de France de Guillaume
Postel, la tour apparaît sous le nom de « Tour de Corben ».

Mais les assauts répétés de l'océan et du vent ne cessaient de
détériorer l'édifice. Les gouverneurs successifs de la Guyenne
s'inquiétèrent de cette situation, et sollicitèrent l'intervention du
roi Henri II puis celle de Catherine de Médicis, en vain. Il fallut
attendre le règne d'Henri III et l'année 1584 pour que la reconstruction
fut décidée. La tour primitive allait ainsi peu à peu céder la place à
un monument grandiose, sans égal à travers le monde.


Le XVIe siècle


Ancien horloger devenu architecte et ingénieur, Louis de Foix
signe le 2 mars 1584 le contrat par lequel il s'engage à bâtir un
nouveau fanal sur l'îlot de Cordouan. En 1585, après un an de travail
avec 200 ouvriers, le premier talus est réalisé avec beaucoup de
difficultés. Mais Louis de Foix
se retrouve rapidement sans argent. Il se laisse cependant convaincre
par les commissaires du roi Henri III de poursuivre les travaux, au
besoin sur ses propres deniers, et même d'asseoir sur les fondations un
édifice plus beau et plus grand que celui prévu à l'origine. Les
commissaires royaux lui promettent une récompense particulière du roi.

En 1589, Henri III, le dernier roi Valois, meurt et Henri IV, le
premier roi Bourbon, monte sur le trône. En 1591, le phare prend forme,
et Louis de Foix lui donne peu à peu l'allure d'un temple dédié à la
gloire des deux rois ainsi qu'au caractère catholique de la monarchie
française. Mais les travaux sont une nouvelle fois interrompus par
manque d'argent. Louis de Foix
se rend alors à Paris où il plaide sa cause auprès d'Henri IV. Le 28
juin 1594, un nouveau contrat est signé. Il prévoit des extensions
nouvelles ainsi qu'une plate-forme plus large.


XVIIe siècle


Le monument est pratiquement achevé lorsque Louis de Foix meurt en 1603 ou 1604. Son contremaître, François Beuscher, lui succède un temps et les travaux se terminent en 1611.

La construction aura durée plus de 25 ans, mais Louis de Foix laisse derrière lui le plus beau phare du monde.

En 1645, soit moins de 35 ans après l'achèvement du monument de Louis de Foix,
Une violente tempête détrut la pyramide et le dôme.  Le phare de
Cordouan se trouve dans un état de péril, les gardiens refusant de
s'aventurer jusqu'à la lanterne afin d'y allumer le feu.  A l'époque,
les réparations et l'entretien des phares étaient à la charge du roi, et
le sort de Cordouan n'intéresse visiblement plus. Un sursaut se produit
en 1663, et Colbert fait procéder à d'importants travaux de
restauration. Il est remis en service en 1664. Mais au début du règne de
Louis XIV, l'état du phare laisse de nouveau beaucoup à désirer.


Le XVIIIe siècle à nos jours


Système de Phare Tournant (1790)Source: Archives départementales de la Gironde 
Agrandir
Système de Phare Tournant (1790)
Source: Archives départementales de la Gironde

En l'absence d'un feu régulier correctement entretenu, les naufrages
se multiplient, et la colère des marins et des armateurs va
grandissante. Devant les protestations, le phare de Cordouan est
rattaché à la circonscription de Bordeaux en 1722.

En 1727, une nouvelle lanterne est installée et des travaux de
consolidation sont entrepris. De 1739 à 1742, on construit une chaussée
de débarquement, et en 1786,
on décide de cercler de fer la partie haute de l'édifice qui menace de
s'écrouler. La même année, un projet de surélévation du phare voit le
jour. L'ingénieur Joseph Teulère, architecte de la ville de Bordeaux, est chargé des travaux. De 1786 à 1790, la tour s'élève ainsi de 60 pieds (20 mètres), et le phare prend sa forme actuelle. 

Puis, en 1790, l'ingénieur continue son travail et met au point
le premier feu tournant à réverbères paraboliques, constitué de lampes à
huile, ou becs d'Argand. Il était manœuvré par une machinerie élaborée
par un horloger de Dieppe, Henri Mulotin. Le combustible était un mélange de blanc de baleine, d'huile d'olive et d'huile de colza.

Le premier appareil lenticulaire de Fresnel à système tournant,
application de l'invention d'Augustin-Jean Fresnel, fut expérimenté à
Cordouan en 1823. La lampe à trois mèches concentriques, approvisionnée à
l'huile de colza au moyen d'une pompe aspirante et foulante, était
placée au « plan focal » de l'appareil.

En 1862, il est le premier édifice classé monument historique.

L'electrification est effectuée après la seconde guerre mondiale,
  en 1948. Il est doté pour se faire de deux groupes électrogènes
autonomes reliés à une lampe de 6000W en 110 volts triphasé. Le feu
fixe, transformé en feu à occultations avec trois secteurs colorés, est
situé à 60,30 m au dessus des hautes mers. Compte tenu des besoins en
énergie grandissants, le phare est doté d'un troisième groupe
électrogène  en 1976. En 1984, une lampe de 450 W au xénon a été
intallée. Mais elle a été remplacée en 1987 par une lampe de 2000W aux
halogènes

Les travaux autour du phare sont réguliers. En 2005 pour contrer
les assauts de la mer qui mettent en péril la solidité du phare, une
cuirasse de béton armé de 70 mètres de long et de 8 mètres de haut est
construite autour du flanc ouest du bouclier.

Le 9 septembre 2010, les derniers gardiens quittent le phare. Ce
dernier ne sera plus occupé que pas des équipes chargées des visites et
de son entretien. Cordouan était le dernier phare français en pleine mer
encore gardé.


Architecture du Phare


Plan 1850 
Agrandir
Plan 1850

Le phare de Cordouan est une tour de pierre blanche haute de 68
mètres. La pière provient de  Saintonge. La base du phare à un diamètre
de 16 mètres est repose sur un plateau rocheux ditant de 7km des côtés
girondines et charentaises. Le socle est bâti d'environ 300 pières de
taille qui proviennent des côtes charentaises.

L'altitude du plateau à l'époque de la construction était de
quelques mètres, ce qui facilita la construction de la première tour, ou
« tour des Maures ». Mais au fil des années, l'érosion a fait son
oeuvre et désormais le plateau n'emerge qu'à la marée basse.


Rez de chaussée


L'entrée du phare s'effectue par une large porte qui est condamnée à
la marée haute. Le passage laisse entrevoir l'epaisseur du socle. Sur la
gauche, l'appartement de l'ingénieur du roi a été restauré. Les
logements des gardiens et les locaux techniques se trouvent également à
l'extérieur de la tour sur la droit en entrant.

La tour comporte six étages. On y accède par un un portail
monumental qui mène à un vestibule. L'escalier de 311 marches est
accessible juste en face de l'entrée.


Premier étage, l'appartement du roi


Au premier étage se trouve l'appartement dit « appartement du Roi ».
Traditionnellement, territoire du roi, le phare devait pouvoir
l'accueillir à tout moment. Son aménagement ne remonte qu'à 1664. C'est
une pièce voûtée, équipée d'une vraie cheminée, et pavée de marbre noir
et blanc, décorée de pilastres aux monogrammes de Louis XIV et de la
reine Marie-Thérèse.


Second étage, la châpelle


La chapelle est la plus belle pièce du phare. Elle comporte une voûte
percée de huit baies richement ornées. Les deux vitraux, réalisés au
moment de la construction de la chapelle, conservent leurs couleur vives
et ont été restaurés. Des mariages sont encore célébrés chaque année
dans cette chapelle. Et c'est ici que d'arrête le phare issu de la
construction de Louis de Foix.


A partir du troisième étage


A partir de ce niveau, le visiteur entre dans la partie surélevée par Joseph Teulère.
Cette salle est pavée de marbre blanc et noir. L'escalier mène ensuite à
la chambre de quart où séjournaient les gardiens (entre le 5e et le 6e
niveau). AU terme de la montée, on accède à la lenterne et à un chemin
de ronde qui permet d'admirer le panorama sur la Côte d'Argent et la côte charentaise.


Visiter le phare


A peine à 7km des cotes, par beau temps la vue est remarquable. Le semaphore du Verdon semblent à deux cordées, Royan à quelques brassées.

Les visites qui se font à la belle saison permettent de mettre en
valeur l'édifice. A marée basse, le banc de sable qui glisse autour du
phare laisse imaginer ce qui pouvait etre l'ile sur laquelle était
construite naguère le phare.

Cela reste un monument à visiter absolument tant la ballade est
agréable. Si vous passez dans la région bordelaise n'hésitez pas à faire
un détour par le Verdon. Sa visite (sur réservation uniquement)
émerveillera petits et grands.

A Cordouan, c'est donc une petite expédition qui vous attend pour
le rejoindre. Certes la navette La Bohème II qui vous y conduit a tout
d'un bateau moderne mais l'accès au phare est assez insolite. Après
avoir été amené à proximité du phare sur une barge d'ostreiculteur, il
vous faudra vous mouiller (au moins les pieds) pour accoster et vous
rendre à l'entrée du phare. Ainsi selon la marée et son coéfficient,
l'équipe de Richard Grass vous debarquera soit sur une digue soit sur un
banc de sable. Lors des faibles marées, il n'est pas rare de devoir, à
l'aller ou au retour, traverser l'eau à hauteur de taille. N'hesitez
donc pas à vous munir de vétements adéquats.

Le phare de Cordouan peut être visité d'avril à septembre. Selon
les coéfficients de marée, la pèche à pied est possible. La mi-aout et
la fin septembre sont souvent propices à cette pratique.




 


 


Vues du phare






 




03/04/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour